mercredi 26 novembre 2008

Une bien étrange introduction au 34e Congrès du PCF

Une bien  étrange introduction au 34e Congrès du PCF


[Avant-propos : petit problème de vocabulaire !

J’ai employé dans une contribution précédente le mot « liquidationisme » pour décrire ceux qui par le biais de la tendance organisée « Communistes Unitaires » tentent de remplacer le Parti communiste français par un vaste comité antilibéral   « aux contours incertain » . Un camarade m’a répondu indigné que sa famille était communiste depuis trois générations et qu’il ne fallait pas l’insulter. Je ne voulais vraiment pas peiner le camarade dont j’ignorais d’ailleurs la généalogie (qui n’est évidemment pas en cause ici !)
.

Le mot « liquidationisme » a l’avantage de permettre la comparaison avec les multiples tentatives du même ordre qui jalonnent l’histoire du mouvement ouvrier, une des plus importantes ayant été
le « gorbatchévisme ». Cela permet aussi de comparer diverses formes de « liquidationisme » français comme le cohenséatisme » (bien décrit pas Cohen-Séat lui-même dans son livre

««Le Communisme ,l’Avenir d’une espérance » dont le titre est déjà tout un
poème) et le « martellisme » que Martelli décrit aussi bien lui-même
dans de nombreux textes parus chez la tendance organisée « Communistes
Unitaires ».

Il me semble que le mot « liquidationisme »
n’est pas plus une injure que de dire que les socialistes sont réformistes et non révolutionnaires, ou que Bernstein, l’ancêtre des
« liquidationistes » fait une « révision » de la pensée marxiste.

Certains camarades proposent le terme
« déconstructeurs » et « déconstruction », c’est sans doute un bon synonyme, mais pourquoi ce néologisme ]


Peut-on réviser une

mauvaise traduction!


Les traducteurs de métier savent bien que réviser une mauvaise

traduction est une mission presqu’impossible et beaucoup plus lourde que de la
recommencer purement et simplement.

Je ne suis pas sûr que le texte intitulé «base commune»,
certains disent ironiquement «très commune, mais pas très communiste», traduise
bien la situation actuelle.

Comme il n'est pas possible, vu le calendrier de la
préparation du 34e Congrès, de réécrire la «base commune», on peut au moins
poser des questions, essayer de l'améliorer un peu avec des amendements, faire
des vœux et voir comment sauver les meubles!


Dans l'introduction «commune», aux lignes 25 à 41 pour ceux

qui ont le texte avec des lignes numérotées, on nous dit que nous sommes face à
quatre défis (Je ne contesterais pas cette arithmétique, un peu étonnante tout

de même : pourquoi quatre et pas un autre chiffre?)


1) Le premier défi serait : «Nous avons changé de monde et

d'époque»!

Vraiment? Bien entendu, nous vivons toujours dans le même

monde; il n'y a pas eu récemment de nouvelle Genèse à notre connaissance!

Mais avons-nous changé d'époque?

La caractérisation d'une époque, pour un parti communiste

est une question extrêmement importante, car elle est au cœur de sa stratégie.
La majorité des partis communistes jugent, avec les reculs et les avancées du
ne transition du capitalisme vers le socialisme », donc par une série de rév
socialisme dans notre monde existant , que « notre époque se caractérise par
uolutions pacifiques ou non, depuis 1917. Cette caractérisation ne gomme nullement les erreurs, les reculs, les drames qui alourdissent cette
iste» en est un aspect, comme celle des années 1930, elle ne constitue pas un changem
transition. Cependant c'est cette transition qui ferait de notre époque une «mutation de civilisation». La «crise de la mondialisation capita
lent d'époque. La
tionnelle non plus.
révolution inform
a

A quoi sert de garantir dans la « base commune »
que le Parti communiste français va garder son identité propre communiste  et son autonomie de pensée et d’action communistes, si nous disons du même souffle que nous ne partageons pas l’objectif
commun à long terme, que chaque parti communiste poursuit comme il peut, qui

est de mondialiser le socialisme !

 Nous serons dans une nouvelle époque, me semble-t-il, quand le socialisme sera le système dominantdans ce monde existant réellement. 

Manifestement, ce n'est pas encore le cas!

2) Le deuxième défi, c’est le « néo-libéral »

Sarkozy , mais, avec le troisième défi qui suit, on se déclare perdu d’avance !
 

3) Le troisième défi serait que «La crise de la gauche

s'aggrave. Elle n'offre pas de perspective de changement crédible» (ligne 33 et
34).

Il me semble que nous faisons partie de la gauche !
Doit-on comprendre que « nous n'avons pas de perspective de changement
crédible à offrir » ? Si tel est le cas, on comprend mal ce qu'on vient
faire dans le paysage! Si on manque de confiance en nous à ce point, comment
pouvons-nous bâtir une relation de confiance interactive avec la classe

ouvrière et le monde du travail en général ?

4) Le quatrième défi est encore plus curieux : «L'originalité du communisme français maniant la critique globale du système et une visée de transformation sociale radicale, le souci du développement de luttes populaires et d'idées nouvelles de transformation, avec une ambition et une implication de changement immédiat est menacée». 

Voilà qui décrit bien l'originalité des partis communistes vraiment communistes dans leur ensemble vis-à-vis des partis «bourgeois», des partis socio-démocrates et des partis ultra-gauchiste. Rien d'original ici, mais pourquoi attribuer le mérite de cette description générale des partis communistes au PCF en particulier, surtout juste après avoir dit que le PCF n’a « pas de perspective de changement crédible à offrir » !

L'originalité du Parti communiste français serait plutôt, selon moi, qu'il ne voit pas notre époque comme l'époque de la transition du capitalisme au socialisme et qu'il ne pense pas offrir une perspective de changement crédible du moins selon ce texte «commun». Et c'est peut-être à cause de cette originalité là, la vraie, «que son existence est menacée».  

En réalité, je ne pense pas que ce soit la pensée réelle du «Parti profond» (mais comment en être sûr, à moins de procéder à des sondages d'opinion à l'intérieur du Parti sur la question). C'est en ce sens que  le texte de la « base commune » est bien difficile à réviser, car c'est peut-être une trop mauvaise traduction du « Parti profond » . La « base commune »  semble représenter plus une pseudo-synthèse, ou mieux un pot-pourri, de textes de tendances organisées, et en particulier de leurs « éléphants » cohen-séatistes autour de Patrice Cohen-Séat, martellistes autour de Roger Martelli, entre autres.

Avec notre division en tendances organisées,  il devient difficile, sinon impossible de formuler un  reflet de la pensée du Parti comme cerveau collectif cohérent. 

En rejetant les bons côtés du centralisme démocratique avec les mauvais, notre mode de fonctionnement se rapproche dangereusement de celui du parti socialiste français, mode de fonctionnement qui convient mal, je crois, à un parti révolutionnaire.

Le vocabulaire de l'introduction est-il important? Il me semble que oui, car c’est bien plus qu’une question de vocabulaire ! Ces « Quatre défis » cadrent l'ensemble de notre démarche. Ainsi, si nous croyons toujours que notre époque se caractérise par la transition du capitalisme ausocialisme, il nous faut logiquement ensuite voir comment on peut à la fois proposer une voie française révolutionnaire vers le socialisme qui soit crédible. 

l faut aussi s'unir, sans se transformer en donneur de leçons, avec

ceux qui bâtissent le socialisme de leur mieux à leur façon, qu'ils soient dans
l'opposition ou au pouvoir, en France ou ailleurs dans le monde.

Si nous ne croyons plus que notre époque se caractérise par
la transition du capitalisme au socialisme, par quoi se caractérise-t-elle ?
En quoi faisons nous encore partie de « l’internationale communiste »
t que telle; elle existe toujours comme réseau fraternel d’entraide dan
(L’internationale communiste » n’existe plus comme organisation en ta
ns le
t des différences dans le cadre de la lutte révolutionnaire mondialisée.) ?
respe
c


La messe est dite


 En fait, avec ces curieux « Quatre

défis » de l’introduction du texte de la « base commune », la messe est dite. Il n’est plus possible de transformer ce texte au 34e congrès en un guide pour le PCF et sa future direction jusqu’au 35e Congrès. On peut tout de même tenter de « sauver les meubles », c’est-à-dire préserver et « recommuniser » le PCF grâce à une direction unie sur ce point, sans tergiversation avec la tendance organisée « liquidationiste » .

Donc, il me semble que « la

base commune » reflète bien la division actuelle du Parti entre les ProParticommunistes et les liquidationistes, mais n’offre pas vraiment une claire perspective de sortie de crise.

Cette division se reflète dans toutes les activités du Parti qui s’est déjà partiellement déconstruit.  Je ne vais pas répéter ici ce que j'écrivais l'autre jour à propos de la mésaventure du secteur international du Parti qui veut construire "un nouvel internationalisme aux contours très incertains" ! http://alternativeforge.net/spip.php?article=1939 .

Si je me préoccupe beaucoup à la veille du 34e Congrès du

PCF de l'internationalisme du PCF, c'est parce que la mondialisation capitaliste nécessite absolument, je crois, une mondialisation communiste. Or je crains que  la façon dont la direction actuelle  du PCF ne tente de construire un internationalisme bizarre et impossible, ni communiste ni socialiste, mais incertain, en collaboration  avec divers groupes trotskystes, humanistes, verts, ou façon "Die Linke", souvent hostiles aux partis communistes existants. Je crains que cela  nuise au renforcement d'un internationalisme communiste. Qui plus est, l’internationalisme pratiqué par un parti communiste est souvent un révélateur de ce qui caractérise l’ensemble de ses politiques.

Comment se fait-il que nous ne sachions pas trop dans le « Parti profond », quels sont nos

rapports avec, par exemple, le Parti communiste chinois (70 millions de membres), le Parti communiste russe (Deuxième parti politique en importance en Russie, environ 20% de votes aux diverses élections, un énorme recul pour eux qui étaient au pouvoir, mais c'est quand-même plus que nous), avec le Parti communiste de Cuba, du Japon ou des États-Unis. Notre presse ne nous renseigne pas clairement sur ces questions et les déclarations du Parti encore moins. Sans parler d’une certaine incohérence. Ainsi l’Humanité a publié un numéro spécial fort intéressant sur la Chine ; le secteur international du Parti a pris des positions souvent hostiles au parti communiste chinois sans que le « Parti profond » soit informé de quoi que ce soit !

 En ce qui concerne le Parti communiste japonais, Wikipedia

nous dit :  « …un des plus grand parti communiste d’opposition au monde. Il compte environ 400 000 membres répartis dans 25 000 sections. Contrairement aux autres partis communistes d’Europe ou d’ailleurs, il n’a pas connu de crise interne à la suite de la chute de l’URSS, et n’a pas non plus songé à changer son nom ou ses objectifs. " Voilà qui est intéressant et qui pourrait faire réfléchir les cohenséatistes et martellistes de la tendance organisée, paradoxalement nommée "Communistes unitaires". Ces derniers veulent nous faire croire qu’on ne se distance jamais assez du Parti communiste soviétique. Le PCUS est, avec beaucoup d’ingratitude, vu,  comme le faisait Soljenitsyne, presque uniquement comme l’architecte du Goulag ! On oublie qu’il a vaincu le nazisme, qu’il a joué un rôle clé dans la fin du colonialisme, et qu’il a joué aussi beaucoup aidé les Communistes français. Nous pourrions peut-être nous inspirer de l’exemple du Parti Communiste du Japon vis-à-vis des communistes russes. Cela faciliterait sans doute nos relations avec le Parti communiste de Russie. Nous pourrions alors engager avec lui un dialogue constructif sur ce qui nous choque parfois dans leurs déclarations sur le sionisme par exemple.

Les Français savent bien que le

PCF a manqué de distance critique vis-à-vis de l'URSS et il sont bien prêt à lui pardonner. Ils font, je crois, aujourd’hui la part des choses, surtout si nous ne tombons pas aujourd'hui dans l'excès inverse (Evidemment, je n’en suis pas certain. Il faudrait ici aussi vérifier avec des sondages d’opinion honnêtes). Aujourd'hui, ils ont besoin d'un Parti communiste fort et confiant, pas de dirigeants communistes qui brûlent pendant un demi-siècle ce qu'ils ont adoré le demi-siècle précédent. On peut noter en passant que bon nombre des dirigeants du PCF qui souhaitent dissoudre le PCF au profit d'un rassemblement "antilibéral" sont précisément ceux qui sont les plus hostiles à l'URSS.

Ce sont souvent aussi ceux qui souhaitent bâtir ce qu'ils nomment "un internationalisme de nouvelle génération" . Est-ce qu’il s’agit  d’une internationale antilibérale qui essaierait de se trouver une niche entre l'internationalisme communiste et l'internationalisme socialiste pour supplanter l'un et l'autre. Vaste programme en effet, mais guère réaliste !

De plus, c’est une initiative de portée majeure pour notre Parti, qui doit donc être longuement étudiée dans l’ensemble du Parti et correspondre ensuite à une prise de position à un congrès. Ce n’est guère le cas ! Cette initiative d’un soi-disant « internationalisme de nouvelle génération », prise sans discussion démocratique dans le Parti,  nuit à l'internationalisme communiste existant, et risque aussi de nous marginaliser et de nous mettre à l’écart de l’internationalisme communiste. Cette initiative va à l’encontre des efforts de rassemblement des forces antilibérales autour du mouvement communiste (sans qu’il perde pour autant son identité et son caractère révolutionnaire).

Un bel exemple

de communisme

 

Parlant d'internationalisme communiste, nous pourrions réfléchir sur cet évènement historique de la rencontre au plus haut niveau entre le PC chinois et le PC cubain, au nez et à la barbe de l'impérialisme étasunien de Bush. L'importance de cette rencontre n'a pas échappé à la presse en général, mais n'a guère été soulignée dans notre presse communiste. Il y a quelques années, on en aurait parlé partout !

Voici donc comment le ministère des Affaires étrangères

chinois rapporte la rencontre récente de novembre 2008 du Parti communiste chinois et du Parti communiste cubain: « Hu Jintao a exprimé ce qui suit : Les deux partis chinois et cubain s’en tiennent à la direction du communisme et à l’orientation socialiste, s’appliquent à explorer une voie conforme aux conditions de leur propre pays, renforcent et développent sans arrêt les relations entre les deux Partis et les deux pays, se mettent à l’école l’un auprès de l’autre pour se référer, ce qui est profitable tant à l’édification de leur propres Partis et pays qu’à la promotion de l’entreprise sublime de la paix et du développement de l’humanité ». Le français de la traduction est peut-être hésitant mais la pensée est claire. Et puis, le français de notre texte de base commune pour le 34e Congrès du PCF n’aurait sans doute pas la moyenne dans une classe d’école secondaire, tant pour la forme que pour la clarté du fond !

Chaque mot compte dans le texte chinois et pourrait inspirer

un véritablement nouvel internationalisme pour le PCF. Le sénateur Mélenchon du nouveau Parti de gauche (ex PRS) a adopté une attitude respectueuse et responsable vis-à-vis de la Chine communiste et de son parti communiste. Puisque nous prétendons contre toute vraisemblance que nous n'avons pas eu le temps de penser à cette question de nos rapports avec le PC chinois depuis plusieurs congrès, nous pourrions avec modestie utiliser la position de l’ex PRS (aujourd’hui nouveau Parti de gauche, qui a, lui trouvé le temps de penser à la Chine) comme base solide de discussion sur la Chine. 

Au lieu de cela, nous adoptons en pratique, mais sans

discussion démocratique dans le Parti, une position de juge moral vis-à-vis du Parti communiste chinois, à partir d'un critère droitdel'hommiste conçu de façon étroite et biaisée, façon étatsunienne! Cela nous mène à des situations ridicules comme celle de députés communistes manifestant derrière le député UMP Luca lors du passage de la flamme Olympique à Paris. Ce même Luca qui est, à la fois le président des groupes d'études parlementaires sur le Tibet  et celui qui a été défendu l’article 4 de la loi du 23 février 2005 ventant les bienfaits du colonialisme!

 On en arrive à des absurdités. Ainsi certains camarades

soutiennent mollement, ou même condamnent, les jeunes des banlieues populaires qui se révoltent (maladroitement, il est vrai ; mais trouvent-ils bien la place qui leur revient de droit chez nous, dans le Parti communiste français ?) contre le néocolonialisme raciste de Sarkozy. Les mêmes camarades souvent applaudissent à tout rompre la minorité séparatiste tibétaine qui se révolte contre le Parti communiste chinois pour tenter de replonger le Tibet dans un obscurantisme féodal religieux soutenu par la droite étatsunienne !

En voulant être plus malin que tout le monde, on en arrive à d’étranges alliances !

Sauvons les meubles !

Si nous prévoyons à regret, bien sûr, que notre texte de « base

commune » ne pourra pas être suffisamment révisée, (car c'est une mission impossible à partir d'un texte si mal bâti, dans le cadre d'un seul congrès), il faut se fixer des objectifs minimaux.

Un de ces objectifs pourrait être un assainissement de notre

mode de fonctionnement et prévoir deux possibilités :

1) En cas de catastrophe, si les « liquidationistes »

de Cohen-Séat, Martelli et consorts gagnent la partie, une scission du Parti risque de se produire. Qui gardera les journaux, les bâtiments etc? Le Parti communiste risque, surtout pendant les premières années, de perdre tout cela, et plus grave, une bonne partie de ses membres au profit d'un gros comité antilibéral, ni communiste ni socialiste, dont l'avenir est plus que problématique. Il me semble qu’il faut tout faire pour démocratiquement éviter cette catastrophe !

 2) Autre scénario, moins catastrophique. Le Parti communiste

français refuse sa liquidation et tente de se reconstruire. C’est un chemin exigeant mais possible.

Au moment où on se parle, la déconstruction est assez

avancée. Beaucoup de sections du Parti, ou même de fédérations du Parti, de « groupes de réflexion » proches, comme Espaces Marx par exemple, de secteurs d’activités comme le  département international (entre autres en Amérique du Sud, en Russie, en Chine, en Europe), sont bien financés par le Parti, mais fonctionnent plutôt sous la direction politique d'une tendance organisée curieusement nommée "Communistes unitaires". Il y a beaucoup de talent et de dévouement dans cette mouvance, mais dans une orientation « liquidatrice » (Si le mot" liquidation" dérange, on peut employer une périphrase, mais liquidation me paraît le terme pertinent et il n'a rien d'offensant en soi!).

Si donc le «Parti profond»au 34e Congrès refuse clairement

sa liquidation; il faudrait que ceux des dirigeants actuels ou futurs qui fricotaient avec la tendance organisée «Communistes Unitaires» déclarent officiellement et publiquement renoncer à leurs activités liquidatrices multiformes, s'ils ou elles souhaitent être réélues. Leur talents et dévouement pourra lors contribuer à la recommunisation du parti, si la parole donnée est tenue.

Par contre, si les liquidateurs et liquidatrices réclament une participation à la direction du parti proportionnelle à leur poids actuel dans le Parti, et si cela leur est accordé, rien n'aura été réglé et notre recul va s'accentuer!

Comment conclure ?

Pour conclure sur ces quelques remarques portant sur

quelques lignes de l'introduction du texte de base commune au 34e Congrès du PCF, on se rend compte que, par le biais de tendance organisée « liquidatrice », le Parti communiste français échappe progressivement au «Parti profond» pour tomber partiellement  sous la coupe de ses « éléphants liquidateurs ». La lutte entre les « liquidationistes » et les pro-Particommunistes  est si vive qu'elle nous rend incapables de produire un texte de préparation au Congrès qui ait une véritable cohérence et logique et qui soit amendable de façon réaliste.  Heureusement, l'histoire du mouvement communiste de notre époque

de transition du capitalisme au socialisme a connu de multiples épisodes du même genre, et les « liquidateurs » sont loin d’avoir toujours gagné (Par contre, ils ont généralement fait beaucoup de tort, même si leurs intentions étaient généralement très honnêtes. La personnalité morale des porteurs de tendances liquidationiste n’est pas en cause!).

Avant le cohenséatisme et le martellisme, il y a eu, par exemple la période du browdérisme au Etats-Unis (du nom d'Earl Browder, le secrétaire général du PCUSA qui voulait vers la fin de la Seconde Guerre mondiale (donc avant le fameux rapport Kroutchev sur les dérives staliniennes) dissoudre son Parti dans un regroupement antilibéral ou comme le dit Wikipedia « transformer le parti communiste en une association moins structurée (Communist Political Association) ».

Plus récemment, il y a évidemment Gorbatchev! Avec Alexandre

Yakovlev, alors ambassadeur de l'Union Soviétique, avec qui il a très longuement discuté pendant un long séjour à Ottawa en 1985, Gorbatchev, qui était en 1985 membre du Bureau politique, a graduellement transformé l'Institut de l'économie mondiale et des relations internationales de Moscou en une espèce de tendance organisée visant à métamorphoser le PCUS et son internationalisme en mouvement social-démocrate plus ou moins de gauche!  Les Soviétiques ne se sont pas rendu compte à temps de ce qui leur arrivait, car la liquidation du PCUS venait de l'intérieur de la direction du parti, sous la bannière d'un approfondissement de la démocratie communiste et de la création d'un nouvel internationalisme. C’est en général sous cette bannière que progresse le « liquidationisme ».

 On sait que le PCUS, avec Gorbatchev à sa tête, a ensuite

perdu le pouvoir en URSS qui est redevenue capitaliste depuis. Le Parti communiste de Russie a péniblement regagné environ 20% de l'électorat aux diverses élections et est redevenu le deuxième parti politique en importance en Russie. Il est encore loin d’avoir repris le pouvoir pour rétablir un socialisme amélioré en Russie.

Gorbatchev, quant à lui, fort mal vu en Russie aujourd’hui , a fondé en 2001 le Parti social démocrate de Russie qui n'a guère d'influence.

Triste fin, Gorbatchev fait parfois des «annonces

publicitaires pour les restaurants Pizza Hut où des gens l'acclament pour la liberté qu'il aurait apporté aux Russes, y compris celle d'avoir des restaurants occidentaux, et pour la compagnie de luxe Louis Vuitton, où on le voit, un sac Louis Vuitton à ses côtés, dans une voiture de luxe russe longeant le mur de Berlin» nous apprend Wikipedia!

Pourvu que nous n'en arrivions pas là!

Pierre K.

 

 

 

 

 

jeudi 20 novembre 2008

Un "nouvel" internationalisme aux contours très incertains!

Un "nouvel" internationalisme aux contours très incertains! Dans le document "base commune" préparatoire au 34e Congrès du Parti Communiste Français, on peut lire (Les caractères gras ne sont pas de moi, mais du texte original!) : 

«Face au capitalisme mondialisé, les résistances et les forces alternatives ont besoin elles aussi de d’une vraie dynamique de rassemblements et d’action collective. Nous devons là aussi changer d’échelle. Nous tiendrons à Paris les 15 et 16 novembre une initiative internationale pour réfléchir aux conditions et aux objectifs d’un internationalisme de nouvelle génération. Il s’agit dorénavant avec toutes les forces politiques et sociales engagés dans des luttes contre les dominations de créer des passerelles, de construire ensemble des perspectives, des réponses concrètes, des actions communes ou convergentes. (http://alternativeforge.net/spip.php?rubrique94)»  

Cette réunion a bien eu lieu, et Jacques Fath, responsable des questions internationales du PCF la commente en ces termes :  

Jacques Fath : Ce fut une grande initiative, marquante. Un événement dans les relations entre les forces progressistes du monde, et souligné comme tel par l’ensemble des participants. Ces forces se rencontrent souvent, à l’occasion de congrès, d’initiatives diverses, mais cette initiative du PCF d’organiser une rencontre sur l’internationalisme afin de répondre à la question « qu’est-ce qu’on fait ensemble ? » constitue quelque chose d’inédit. Lors de cette initiative, nous avons accueilli 45 délégations et personnalités venues de tous les continents ( http://www.pcf.fr/spip.php?article3237 )  

A quelques semaines du 34e Congrès, les membres du Parti et les délégués au Congrès auront-ils les éléments qui leur permettront de se prononcer en toute transparence sur les "contours" de cet "internationalisme de nouvelle génération"? 

Qu'y a-t-il de nouveau et de quelle génération parlons-nous! Des contours très incertains! Comme rien n'est très clair dans cette affaire, une petite enquête bien fraternelle semble nécessaire! 

Qui a été invité et qui a accepté l'invitation? Sans cela, il est difficile de savoir si cela a vraiment été "une grande initiative, marquante. Un grand évènement! 45 délégations et personnalités, c'est bien peu pour représenter "toutes les forces politiques et sociales engagées dans les luttes".  

Puisque nous sommes un parti communiste, nous pourrions commencer par nous demander si la plupart des grands partis communistes, au pouvoir ou dans l'opposition, et même ceux qui, sans être des partis de masses ne sont pas pour autant des sectes, ont été invités. 

Nous pourrions aussi nous demander quels ont été les critères d'invitation. Nous pourrions nous demander enfin pourquoi certaines invitations ont été déclinées, si tel est le cas.  

La lecture du compte rendu de cette réunion dans notre journal l'Humanité malheureusement ne nous renseigne pas! On y retrouve aux pages 12 et 13 (deux pleines pages, c'est assez pour donner des détails!) du numéro du 17 novembre la même formule "45 délégations et personnalités", sans plus de précision, sous la plume pourtant habituellement plus acérée de Pierre Barbancey et Françoise Germain Robin. Il est vrai qu'il y a quelques belles photos en plus du texte! Notons au passage que ni les photos, ni les interventions de ceux qui, comme le représentant du Parti Communiste grec (KKE) ont vivement critiqué la politique internationale du PCF qu'ils ont qualifié "d'opportunisme aux contours incertains faisant le jeu de l'anticommunisme"ne paraissent.  

Par souci de la transparence nécessaire à la reconstruction de cet "internationalisme de nouvelle génération" au 34e Congrès, car c'est là que cela devrait se décider, demandons donc à Jacques Fath, au Parti et à l'Humanité de répondre aux question précédemment posées! Par exemple, le Parti communiste chinois, le plus gros parti communiste du monde avec plus de 40 milions de membres (Il y a plus de communistes chinois que de Français!), à la tête du seul parti communiste capable de s'opposer à l'impérialisme étatsunien a-t-il été invité, A -t-il refusé une invitation? Pourquoi! Qu'a écrit l'Humanité ces douze derniers mois pour éclairer notre lanterne sur le sujet, en dehors du trajet dans Paris de la flamme olympique (alors que tout le reste de la presse en parle constamment!). Et le Parti communiste russe, le second parti politique de Russie avec de nombreux élus à la Douma et environ 20 % des voix aux diverses élection. Il est vrai qu'il n'a qu'environ 200 000 membres! N'oublions pas que ces deux partis communistes, le soviétique et le chinois étaient, il n'y a pas si longtemps , au coeur des préoccupations des communistes français. On ne peut pas les effacer des textes et des photos (comme cela s'est fait du temps de Staline!) sans paraître un peu ridicules! Mais, me direz-vous, ces partis communistes n'ont que l'étiquette de communiste et ne sont pas fréquentables! Ah bon, mais quand le PCF ( pas seulemen sa direction)s'est-il prononcé sur cette question, selon quels critères! Et surtout avec quelle légitimité pouvons-nous distribuer ainsi les bons et les mauvais points! Et le Parti communiste des États-Unis, qui malgré sa petite taille, a une histoire courageuse pleine de victoires et de défaites, de prison et de trahison opportuniste etc. A-t-il été invité? Pourtant, c'est un parti qui a toujours mené une lutte courageuse contre le racisme aux Etats-Unis. Obama lui doit quelque chose! La critique est aisée, mais l'art est difficile! Il est vrai qu'il est plus difficile de critiquer et que c'est au pied du mur qu'on voit le maçon. En ce qui concerne la Chine, il me semble que le sénateur Mélanchon, fondateur récent du Parti de Gauche et ami du PCF, nous montre la voie. Le PCC et le PCF sont des alliés objectifs dans la lutte contre l'impérialisme, et chacun de ces deux partis doit continuer à se démocratiser! De toutes façons, si on songe sérieusement à bâtir le communisme en France, on ne peut pas se passer d'eux!  

Petit aparté à ce sujet, deux jour après la rencontre, on trouve dans l'Huma cet entrefilet :  

Le président chinois Hu Jintao effectue aujourd’hui une visite officielle à Cuba. Le but est de « renforcer les liens au niveau des Partis et du gouvernement », mais aussi dans les secteurs culturel, économique, éducatif, sanitaire et des biotechnologies, a indiqué l’ambassadeur cubain à Pékin, Carlos Pereira ( http://www.humanite.fr/2008-11-18_International_l-essentiel,1573769 )  

On trouve ceci dans une revue très "bourgeoise" sur la Chine "Un petit cousin socialiste atypique : Cuba ! Cependant, pour faire fête aux visiteurs, le Parti communiste cubain avait une raison de plus que la simple reconnaissance. La Chine est un des seuls à pouvoir l’aider dans sa croissance d’escargot, disposant des techniques industrielles à bas prix, d’une soif inextinguible en ses produits de base (comme le sucre de canne), et n’ayant pas de comptes à rendre à Washington." (http://leventdelachine.com/vdlc.php?id=200439)  

Et on trouve ceci sur le site web du Ministère des Affaires étrangères de Chine : Hu Jintao a exprimé, les deux partis chinois et cubain s'en tiennent à la direction du communiste et à l'orientation socialiste, s'appliquent à explorer une voie conforme aux conditions de leur propres pays, renforcent et développent sans arrêt les relations entre les deux Partis et les deux pays, se mettent à l'école l'un auprès de l'autre pour se référer, ce qui est profitable tant à l'édification de leur propres Partis et pays qu'à la promotion de l'entreprise sublime de la paix et du développement de l'humanité. ( http://www.mfa.gov.cn/fra/wjb/zzjg/ldmzs/xgxw/t193484.htm )  

Il n'est pas nécessaire de commenter. La comparaison des textes est éclairante!  

Et le Parti communiste japonais, "un des plus grand parti communiste d'opposition au monde. Il compte environ 400 000 membres répartis dans 25 000 sections. Contrairement aux autres partis communistes d'Europe ou d'ailleurs, il n'a pas connu de crise interne à la suite de la chute de l'URSS, et n'a pas non plus songé à changer son nom ou ses objectifs. " nous dit Wikipedia!Etait-il invité, présent, et qu'a-t-il dit?  

On pourrait continuer longtemps et cela lasserait! Je souhaite modestement mais vivement la constitution d'une Internationale Communiste, multipolaire cette fois, sans grand Parti "frère" distribuant les bons points (Cette "distribution des bons points" serait insupportable aujourd'hui. D'ailleurs le Parti communiste de l'URSS n'existe évidemment plus, le Parti communiste chinois ne cherche pas à jouer ce rôle aujourd'hui et un Parti comme le nôtre se rend tout simplement ridicule quand il s'y risque!)! Autour de ce premier cercle révolutionnaire, nous pourrions travailler loyalement avec tous les partis réformistes, mouvements sociaux, organisations non gouvernementales ou altermondialistes sur la base d'objectifs précis, pour former un second cercle d'internationalisme. Notons pour conclure que la cloison entre le national et l'international n'est pas étanche. Ce sont les mêmes qui veulent des rassemblements aux contours incertains en France, en Europe et dans le monde!

mardi 11 novembre 2008

Réflexions pour aller au bout des choix de la base commune et nommer clairement ce que nous NE voulons PAS

Ce texte est un modeste élément de la dure  lutte interne qui divise le Parti Communiste français à l'approche de son 34ème Congrès. Le titre de ma  contribution reprend le titre de la contribution d'un groupe liquidationiste, pour s'en moquer un peu, car le contenu de la contribution des liquidationistes constitue précisément le contraire de son titre (ci-dessous, l'adresse web de la contribution liquidationiste, si vous préférez juger par vous même) :
Réflexions pour aller au bout des choix de la base commune et nommer clairement ce que nous voulons (voir http://alternativeforge.net/spip.php?article1835)  
 

En guise d'introduction, commençons par une petite enquête :

Dans le texte de la contribution signée entre autres par les apparatchiks et quelques membres ordinaires  suivants :

François Auguste, Nicole Borvo, Joël Canapa, Sophie Celton, Patrice Cohen-Séat, Jean-Marc Coppola, Marie-Claire Culié, Pierre Dharréville, Michel Duffour, Elisabeth Gauthier, Brigitte Gonthier-Maurin, Joëlle Greder, Fabienne Haloui, Alain Hayot, Gérard Mazet, Gérard Piel, Marjolaine Rauze, Gilles Ravache, Jean-Claude Sandrier, Richard Sheehan.

nous trouvons ce paragraphe :


Là aussi se pose la question de nommer ce que nous voulons faire, et devenir. Oui, nous voulons rassembler tout à la fois celles et ceux qui s’engagent en mettant le communisme au cœur de leurs références, et bien d’autres qui sont prêts à partager les mêmes combats politiques en y venant par d’autres références ou d’autres chemins. Nous devons produire un acte public qui donne ce signal.


Or le même texte paraît en page 19 de l'Humanité du 19 novembre, mais sans la phrase du milieu du paragraphe qui a disparu : 
Oui, nous voulons rassembler tout à la fois celles et ceux qui s’engagent en mettant le communisme au cœur de leurs références, et bien d’autres qui sont prêts à partager les mêmes combats politiques en y venant par d’autres références ou d’autres chemins.


On ne saura sans doute pas le pourquoi et le comment de cette disparition, mais elle est au coeur du problème. Pourquoi avoir voulu cacher la question principale qui divise le Parti et qui risque de nous perdre. Où est la transparence et l'honnêteté des débats.

Au secours, on veut nous noyer!

En effet, le retrait de cette phrase montre bien que c'est un projet qui n'ose pas dire son nom.

Car ce projet va à l'encontre de la base commune de texte pour le congrès qui contient ces deux phrases, qui pour le groupe Paul Boccara, Yves Dimicoli, Nicolas Marchand et Catherine Mills, justifiait le soutien à la "base commune" (Cette base commune, malgrè ce soutien tiède, n'a obtenu que 60 p. cent des votants, qui eux-mêmes ne sont que cinquante p. cent des cotisants!) :


Il s’agit de développer le PCF au lieu de s’engager dans la « recherche de la constitution d’un autre parti aux contours incertains » et de le transformer profondément tout en veillant à sauvegarder « son autonomie de réflexion, de décision et d’action ».

Venons-en au coeur de la question, et plutôt que de me lancer dans une longue démonstration, je vous demande simplement de répondre dans votre for intérieur à ma question :

En quoi ce rassemblement proposé par ce groupe de liquidateurs de l'outil Parti communiste se distingue-t-il des comités anti-libéraux dont nous avons fait la triste expérience!

Ce mouvement aux contours incertains et certains à la fois fonctionnera-t-il sur la base du double consensus?

Comment sera choisi la candidature à la présidence de la République,  à la direction du mouvement?

Est-ce que nous pouvons imaginer d'autres "partenaires loyaux" que ceux dont nous avons souffert?

Poser la question, c'est y répondre. La base du Parti y a répondu par ses choix de textes.
Le texte de liquidation du Parti n'a même pas osé se présenter au vote, mais il revient tout doucement par la fenêtre après s'être mis lui-même à la porte.

Ses supporters espèrent sans doute qu'il leur sera plus facile d'introduire des amendements au Congrès même, où les apparatchiks et les militants désorientés par eux, ont plus de chances de se faire entendre. La manoeuvre est habile, mais elle n'est pas honnête.

Le cohenséatisme, le martellisme et consorts sont des formes récentes (mais pas modernes du tout) du vieux réformisme liquidationisme qui a toujours existé dans le mouvement ouvrier.
 
Ce sont des "semelles de plomb" qui nous empêchent d'avancer et nous font perdre notre confiance en nous! Pourquoi ne pas continuer à moderniser notre Parti sans le dénaturer. Pourquoi ne pas constituer un front uni (dans lequel nous garderions notre identité et notre autonomie, sans se dissoudre) avec les partis (comme le nouveau PRS), les mouvements et mêmes les individus qui veulent loyalement lutter avec nous pour une France et un monde plus juste?

Il est vrai que nous avons régressé pendant un certain nombre d'années pour un ensemble de raisons sur lesquelles il faudra se pencher; mais il ne faut pas perdre confiance. Aujourd'hui, en pleine crise du capitalisme, le peuple veut de plus en plus lutter avec un Parti communiste fort, fier de lui, de ses traditions, de son avenir, entouré d'alliés décidés à aller avec lui sur la base d'un accord clair et ambitieux (Il suffit de parler avec les camarades d'atelier, avec la caissière de Franprix, avec le chauffeur de bus, avec les étudiants pour voir que les mentalités changent à toute vitesse!).

Pierre K.

P.S. Un petit exemple significatif, voici les lectures recommandées pour "préparer" le congrès sur le site officiel de préparation au congrès :
Je n'ai pas encore eu le temps de lire le premier livre, mais celui de Roger Martelli et de Patrice Cohen-Séat sont justement deux ouvrages qui prônent le rejet de l'histoire du mouvement communiste, des Partis communistes existants, le mépris de notre Parti et de son passé et la création d'un rassemblement anti-libéral aux contours très douteux. Cette recommandation de lecture est pour le moins étrange!