jeudi 31 mars 2011

Le film l’Atlantide : docufiction ou autophobie communiste en action!

L’Atlantide, de Maurice Failevic, Marcel Trillat et Pierre Bigot, est un film de propagande anticommuniste qui se présente sous la forme d’un documentaire historique portant sur le Parti communiste français (PCF).

Le film est sous-titré "Une histoire du Communisme", bien qu’il soit plus propagandiste qu’historique et qu’il ne traite pas du communisme en général, mais seulement du Parti communiste français (PCF).
Selon les auteurs du Film "Nous avons voulu comprendre comment et pourquoi le mouvement communiste, porteur d’une immense espérance pendant 70 ans, a pu s’effondrer en quelques années".
Les auteurs du film parviennent à cette conclusion en s’appuyant sur la chute de l’Union soviétique et des pays du socialisme réel en Europe, qualifiés de staliniens, ainsi que sur le recul des partis communistes eurocommunistes (Parti commnuniste italien (PCI), Parti communiste espagnol (PCE) et Parti communiste français (PCF) entre autres qu’ils jugent encore trop proches de l’Union soviétique !
Les auteurs du film feignent d’ignorer l’existence de pays socialistes comme la Chine, le Viet-Nam, Cuba qualifiés de "dictatures qui n’ont rien de communiste". Ils ignorent également la croissance des Partis communistes qui déplorent la fin de l’Union Soviétique et la chute du Mur de Berlin, comme les PC en Grèce, au Portugal, en Inde, en Afrique du Sud, etc.
Le film se compose d’entrevues accordées principalement par des ex-communistes comme Pierre Juquin, ancien dirigeant du PCF qui se considère en 2011 comme le comme « le porte-drapeau d’un mouvement où cohabitent d’anciens membres du PCF, des trotskistes, des écologistes et des inorganisés. » [1] ou par Roger Martelli, autre ancien dirigeant du PCF pour qui "Il existe toujours un appareil politique, qui délivre des cartes et qui conserve légalement le sigle de « PCF » ; mais le Parti communiste français historique, avec sa contradiction fondamentale, n’existe plus." [2] et Lucien Sève, aussi ancien dirigeant du PCF pour qui la "forme parti" est dépassée [3]
Seule, l’entrevue d’Henri Malberg, et celle d’André Chassaigne, malgré leur eurocommunisme et leur antisoviétisme, donnent une note un peu plus positive du PCF et de son avenir pour rétablir un semblant d’équilibre. Mais les sources sont partiales, parce que partielles et sectaires.
Ainsi une entrevue pourtant accordée aux réalisateurs par Henri Alleg, héros du mouvement communiste international et théoricien marxiste de valeur n’a pas été jugée digne de figurer dans le film.
Elise, la filleule de Marcel Trillat, pose d’une façon qui paraît bien "organisée avec le gars des vues" des questions "ingénues" pour tenter de donner l’impression que le mouvement communiste n’attire plus les jeunes. Pourtant le Mouvement des jeunes communistes de France (MJCF) réaffirme son adhésion au socialisme et au communisme et au mouvement communiste international au grand dam de Lucien Sève, autre interviewé du film, qui nous dit dans une lettre publique :
« Et voici que le Mouvement des jeunes communistes adopte un texte d’orientation (l’Humanité du 19 avril) qui fixe pour objectif la construction d’un "socialisme du XXIe siècle" comme "phase transitoire" vers "une société d’émancipation individuelle et collective" qu’on évite de nommer communisme… Gravement coupables sont ceux qui ont mis dans la tête des jeunes communistes d’aujourd’hui cette idée historiquement indéfendable [...] et stratégiquement nocive » [4]
Le film L’Atlantide, de Maurice Failevic et Marcel Trillat s’inscrit dans la mouvance archaïsante de l’eurocommunisme et constitue un bon exemple d’autophobie communiste en pleine action.